Nihal est une jeune fille différente des autres : elle a les oreilles en pointe, les cheveux bleus et de grands yeux violets ; ce qui ne l'empêche pas de mener une vie normale... jusqu'à ce que Tyran, un despote sanguinaire, envahisse la Terre des Vents et rase son village. Ce jour-là, le destin de Nihal bascule. Dès lors, la jeune fille n'a plus qu'une idée en tête : venger les siens et sauver les huit terres du Monde Émergé. Avec l'aide de sa tante magicienne, du jeune mage Sennar et de l'épée de cristal noir forgée par son père, elle se lance à corps perdu dans une bataille fantastique qui la conduira à travers les terres émergées.
Mon avis :
L’intégrale des « Chroniques du monde émergé » fait plus de mille pages et j’ai donc décidé de savourer ma lecture en la fractionnant en trois temps. Je viens de finir le premier tome de cette saga intitulé : « Nihal de la Terre du Vent ».
Je lis peu de fantasy mais la plupart du temps je ne suis pas déçue par mes choix. Cette fois encore, je ne me suis pas trompée car j’ai passé un excellent moment en compagnie de Nihal. Comme dans la plupart (tous ?) des romans fantasy, on suit l’initiation d’un personnage, son évolution de l’enfance à l’âge adulte avec toutes les épreuves que cela comporte. La recette est la même ici et Licia Troisi nous entraîne dans un monde en guerre contre le Tyran dont on ne sait que peu de chose pour le moment.
Ce premier tome installe les personnages centraux et l’environnement dans lequel ils évoluent. On suit donc en priorité l’enfance ou plutôt l’adolescence de Nihal, une jeune fille pas comme les autres née sur les Terre du Vent. Celle-ci n’aspire qu’à une chose : devenir un guerrier. Bien entendu comme souvent, la société cantonne les femmes à un rôle domestique et c’est au prix de terribles efforts que Nihal devra faire sa place pour accéder à ce monde « d’hommes ». J’ai parfois été très agacée par ce personnage orgueilleux, persuadé qu’elle n’a rien à apprendre de personne et dont l’avide désir de vengeance la rend insensible. En revanche, je trouve que l’auteure a su malgré tout nous la rendre sympathique. Nihal est tourmentée et a bien des raisons de l’être. Elle a ses faiblesses même si c’est une torture que de l’avouer. Au fil des pages, la psychologie du personnage est habilement décrite de part ses actions et les réactions de ceux qui l’entourent. Car Nihal, elle, ne voit rien pendant longtemps. Il lui faut du temps, des leçons de vie. Ce fut un réel plaisir que de la voir évoluer et à la fin de ce premier tome, ce n’est qu’une amorce de changement que nous apercevons chez elle. On ne change pas en un jour et Licia Troisi sait prendre son temps tout en distillant de l’action et du suspens.
Les personnes secondaires que sont Sennar, le magicien et Ido, le maître d’arme de Nihal sont ceux qui m’ont le plus marqué. Sennar est l’ami d’enfance de Nihal et il la connaît mieux que quiconque. Quant à Ido, je me suis prise d’une réelle affection pour ce petit bonhomme au grand cœur. Sa sagesse m’a émue parfois. Les discours sur le sens de la guerre, la compréhension que doit en faire chacun et les raisons pour lesquels les guerriers se battent m’ont véritablement touchée. Il n’y a pas de bons sentiments je trouve. La guerre est laide mais elle sert des causes. Ido veut simplement que Nihal comprenne quelle cause elle sert.
L’écriture est très accessible sans être facile. Les descriptions sont justement dosées et l’action bien décrite. J’aime les titres au début de chaque chapitre qui permette de savoir vers où l’on va.
En bref, un très beau début de saga et un monde dont on veut savoir encore bien des choses car Licia Troisi nous laisse en suspend sur de nombreux aspect. Qui est ce Tyran ? Que veut-il réellement ? Comment va évoluer Nihal ? Et Sennar ? Cette guerre cessera-t-elle un jour ? Pourquoi Nihal doit-elle cacher sa véritable nature ?...Etc.
Je dirai que c’est un petit coup de cœur car je pense qu’il me faudra avaler les trois tomes pour réellement me faire une idée.
Editions : Pocket Jeunesse
Auteure : Licia Troisi